Toehider - XII in XII #09 - Space Famous
Chronique CD album (18:02)

- Style
80s Synth / Epic Metal - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
20 avril 2024 - écouter via bandcamp
LE PROJET « 12 IN 12 », MILLÉSIME 2023
Explications préalables : entre mai 2009 et avril 2010, sa muse ayant alors manifestement besoin de coups de pied au train pour avancer, Mike Mills – Mr Toehider – s’est lancé dans un projet fou… Celui de livrer 12 EPs en 12 mois. Parce que certains sont comme ça : ils ont besoin de se fixer des objectifs inatteignables pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Résultat des courses : pari réussi ! Et de brillante façon qui plus est (vérifiez donc ici et là) ! Et comme ce genre d’expérience est de celles dont on ressort en se disant « Plus jamais ça ! », Mike n’a pas pu s’empêcher : il a fallu qu’il recommence ! Dès le 23 février 2023 pour ceux qui suivent le groupe sur Patreon. Et à partir de début août pour les autres.
MOIS 9 : ASTROE-HIDER
Les confins de la galaxie, c’est pas la porte à côté ! Pour autant, vous le savez depuis qu’Hollywood, Asimov et tout le gratin SF vous l’ont expliqué : qui veut voyager loin n’a plus besoin de ménager sa monture. Non, à l’âge des échanges intersidéraux, ce qu’il faut – si par malheur la téléportation n’a pas encore été inventée – c’est se faire cryogén-hiberner. Ainsi, flottant hors du temps dans une matrice mécanique amoureusement monitorée par HAL (ou tout autre IA bienveillante), il devient possible de parcourir des années-lumière sans aucun arrêt aux aires de spatioroute disséminées le long du chemin. Alors évidemment, une fois à destination on réalise qu’on a loupé 6 générations d’iPhone et 10 saisons des Feux de l’Amour… Mais au moins, on est arrivé à bon port !
Pourquoi tout ce blabla ?
Parce que c’est sans doute là que réside l’explication de la fadeur de Stereo Night Ash, l’EP précédant immédiatement l’objet de nos présentes attentions. En effet, si le 8e épisode de la saga « 12 in 12 » version 2023/2024 était si soporifique, mais oui, c’était sûrement pour nous mettre dans cet état de stase métabolique permettant le long voyage vers la planète Space Famous, lieu où Toehider joue devant des stades entiers de fans extatiques remuant pseudopodes et tentacules comme nous autres headbanguons. Car c’est l'improbable révélation que nous livre le morceau-titre qui conclut ce 9e chapitre du projet titanesque mené par M Mills & Saltmarsh : oui, on est d'accord, il est insupportable que Toehider soit aussi peu connu sur notre petite baballe bleue. Mais tout là-bas, en ces contrées où Vader pilote l’Etoile Noire et où l’amiral Kirk Hammet commande l’Enterprise, sachez-le : notre Mike Mills préféré déchaîne passions et foules aussi sûrement que Taylor Swift remplit la Défense Arena quatre soirs de suite.
Notez que si ledit morceau est une grandiose épopée SF Power Metal, entre Rhapsody et Gamma Ray, à peine moins épique que l’attaque finale contre la planète des Doryphores (cf. La Stratégie Ender), ce n’est pas dans ce registre que s’illustrent les trois premiers morceaux de l’EP. Ceux-ci préfèrent en effet renforcer le lien qui – décidément – semble exister entre les EP #8 et #9. Ce que les 14 premières minutes nous réservent donc, c’est un Toehider évoluant dans une nostalgie des 80s généreusement badigeonnée de Synthwave. Pas si loin que ça, du coup, des coussins bladerunneriens où la sieste Stereo Night Ash se déroulait. Ainsi, au sein d’un « Present Prism » légèrement déshumanisé, il n’y a quasiment que la – superbe ! – voix de Mike, plus quelques interventions de guitare, qui nous maintiennent bon gré mal gré dans le monde du Rock (ainsi qu’une batterie… pas forcément super naturelle). « Stop Being So Nice to Me » reprend ensuite doucement des couleurs. Mais ce sont celles de néons criards, cette bonne humeur et ces joyeux clap-clap restant assez fortement synthétiques, comme s’il fallait absolument garder un pied dans le monde de la New Wave. Sur « Skipping Summer » enfin, si les claviers gardent un petit goût de Jean-Michel Jarre, cela ne nous empêche nullement de retrouver à nouveau « Toehider » tagué en lettres rouge vif sur les murs. Car malgré tout – malgré, notamment, cette intervention de saxo, qui nous maintient de force dans les 80s – Mike Mills nous gratifie ici de l’un de ces refrains ascensionnels qui emmènent l’auditeur tout là-haut, à des altitudes depuis lesquelles l’Humanité semble encore un petit miracle de Mère Nature.
Non non, ne faites pas l’effarouché(e) qui chouine parce que son Toehider s’est fait tout ensynthétiser. Rappelez-vous : vous aviez adoré « wellgivit » sur I LIKE IT!. Alors s’il vous plait, rengainez-moi vos ronchonneries, et profitez comme il se doit de ce très bon nouvel EP qui nous réconforte avec une intensité similaire à celle des bâillements provoqués par l’EP précédent.
La chronique, version courte : sur Space Famous, l’agence de voyage intergalactique Toehider nous propose de traverser le cosmos à bord de ce genre de vaisseau spatial kitch mais bonnard tels qu’on les concevait dans les 80s. Ça sent un peu la Synthwave, les touches du clavier sont fluorescentes... Mais après tout, la recette nous a déjà donné le fabuleux « wellgivit » (cf. I LIKE IT!). Et puis de son côté le morceau-titre réserve une épopée SF épique à la Gamma Ray of Fire joyeusement entoehiderifiée… Alors on inverse le champ magnéto-statique, on amorce les vintageo-réacteurs et on passe en mode accélération supraluminique en compagnie du commandant Mills… GO !
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