Toehider - Old, Old, Old

Chronique Maxi-cd / EP (28:33)

chronique Toehider - Old, Old, Old

LE PROJET « 12IN12 » – OU LE MARATHON PROG / METAL / ROCK SELON TOEHIDER.

Episode 3, juillet 2009 : Old, old, old

 

Explication du pourquoi du comment: se reporter à la chronique de Not Much Of A Man.

 

L’avantage avec ce 3e EP, c’est qu'il annonce clairement où Toehider a décidé de nous emmener pour clore ce premier trimestre marathonesque. C’est comme le Port-Salut, c’est écrit dessus: Old, old, old fait dans le vieux-vieux-vieux. Et à la manière d'une machine à voyager à reculons dans le temps, il met le cap sur les vieux 33 tours de la collec' à papa, un peu dans le même esprit et à la même époque que Retour Vers le Futur, premier du nom... Vous voyez?

 

D’ailleurs l’intro « I Get The Picture » – qui pendant 5 secondes nous laisse penser qu’on va avoir droit au « Jump » de Van Halen – pourrait bien avoir pour but d’évoquer un voyage en DeLorean le long d’un tunnel spatio-temporel kitchos (le genre kaléidoscope psyché hélicoïdal) au sein duquel résonneraient les échos mélancoliques d’un goutte-à-goutte lacrymal irrégulier (...'fin j'me comprends). Ce qui est sûr c’est qu’au terme de cette minute et demi d'apnée introductive, nos yeux se ré-acclimatent progressivement à la douce lumière d’un orgue tout-gentil-tout-sage, de couplets caressants et d’un refrain évident et un peu sucré. Pour un peu on imaginerait nos australiens coiffés avec ces coupes au bol qui faisaient le « charme » d'une pochette comme celle de With The Beatles. De toutes façons on ne nous laisse pas longtemps faire fausse route vu qu’à 1:20, le groupe part dans un trip quelque peu « Lucy In The Sky With Diamonds » et entonne un « And everything sounds like the Beatles » sans aucune ambiguïté. Bienvenue à Liverpool, à une époque où de grosses fleurs aux couleurs flashy commençaient à peupler l'univers d’un rock de plus en plus chamallow-hippie. Impressionnant comme la bande à Mike Mills se coule dans ce costume avec la facilité d’un caméléon!

 

Mais la suite revient à plus de sueur, et pour tout dire aux origines-mêmes du hard rock. C’est que « Old, old, old » sent la sympathique agressivité du hard blues des débuts, et notamment de Led Zeppelin – Mike réussissant d'ailleurs quelques poussées très Robert Plantiennes du meilleur goût. Le morceau donne donc dans le « space rock mordant », quelques discrètes touches de synthé vintage apportant une pointe psychédélique supplémentaire. Un bon morceau, qui une fois de plus nous fait complètement oublier qu’on écoute Toehider. Et le phénomène continue avec le hard rock boogie de « Lay Down Mara » qui nous ramène en plein dans la grande époque de Deep Purple, quand Jon Lord occupait le devant de la scène aux côtés de Ritchie Blackmore. D’ailleurs ce son live, cette énergie: on a l’impression d’écouter un live comme Nobody’s Perfect. A noter, un peu avant la barre des 2:00, un solo d’orgue Hammond à ressusciter les Doors.

 

Et puis, constante parmi les constantes de ce début de marathon: la fin de l'EP arrivant, la courbe d’énergie s’infléchit, « To See You Again » proposant des roucoulements plus doux, dans la tradition de « With A Little Help From My Friends » (la version que l’on connait la mieux: celle de Joe Cocker), mais dans un mode encore plus « slow en gelée ». Les amateurs apprécieront... Pour ma part j’admire surtout la performance ininterrompue de transformisme dans laquelle le groupe s'est embarqué. Enfin c'est sur des accords rappelant  ceux ouvrant « Antisocial » qu'arrive « Take Your Pick Of Stars », avant que le morceau ne prenne une tournure d’une extrême fragilité, sur une dynamique rappelant celle de « The Miracle » de Queen, le peps en moins. On pense également au « Space Oddity » de David Bowie dans un registre plus aigu, ou encore à un slow des Scorpions qui serait passé au ralenti. Un beau moment, objectivement, mais pas de quoi réjouir un fan de Decapitated. Par contre on reste bluffé par l’étendu du talent de la bande…

 

Old, old, old est donc une sympathique séance « Radio Nostalgie » de laquelle on retient surtout les très bons et énergiques « Old, old, old » et « Lay Down Mara ». Qu’on apprécie ou pas les styles proposés, on s’accordera à reconnaître que les morceaux sont objectivement très réussis dans le genre. M’enfin la plupart des lecteurs de CoreAndCo apprécieront l’écoute plus par plaisir intellectuel de voir le groupe ainsi remporter son pari « rétro » que par véritable kiff musical. Bref: à réserver aux amateurs de rock / hard rock des origines.

 

 

 

 

 

La chronique, version courte:  les 12 EPs du marathon « 12in12 » respectent tous (ou presque) une thématique qui leur est propre. Pour Old, old, old, celle-ci pourrait manifestement se formuler par « Oldies but Goodies ». Le groupe revisite les Beatles, Led Zep ou encore Deep Purple et réussit à pondre à chaque fois un vrai bon morceau. Bluffant.

photo de Cglaume
le 22/03/2013

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