Toehider - XII in XII #02 - Snapshots From Beacontown Spring Dance '85

Chronique Maxi-cd / EP (19:33)

chronique Toehider - XII in XII #02 - Snapshots From Beacontown Spring Dance '85

LE PROJET « 12 IN 12 », MILLÉSIME 2023 / 2024

 

Explications préalables : entre mai 2009 et avril 2010, sa muse ayant alors manifestement besoin de coups de pied au train pour avancer, Mike Mills – Mr Toehider – s’est lancé dans un projet fou… Celui de livrer 12 EPs en 12 mois ! Parce que certains sont comme ça : ils ont besoin de se fixer des objectifs inatteignables pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Résultat des courses : pari réussi ! Et de brillante façon qui plus est (vérifiez donc ici et ) ! Et comme ce genre d’expérience est de celles dont on ressort en se disant « Plus jamais ça ! », Mike n’a pas pu s’empêcher : il a fallu qu’il recommence ! Dès le 23 février 2023 pour ceux qui suivent le groupe sur Patreon. Et à partir de début août pour les autres.

 

MOIS #2 : SWEET 80s

Quit Forever ? démarrait ce nouveau projet « 12 in 12 » crânement, en affirmant bien fort : « Pas besoin d’associer des thèmes à chacun des 12 mois de l’année pour trouver l’inspiration ». Et c’est vrai que ce premier EP proposait 4 titres aux personnalités bien trempées, sans fil rouge évident les reliant les uns aux autres. C’est un peu moins vrai pour Snapshots From Beacontown Spring Dance '85, qui arbore cette fois sa thématique plus ostensiblement, dès son titre. Car ce mois-ci on ouvre l’album photo de nos années-cartable (oui ami(e) lecteur(/trice), je suis vieux : tu verras, ça t’arrivera aussi si tu as de la chance), on dépoussière les polaroïds d’antan, et on se remémore comme il était bon le temps où l’on regardait le clip de « Thriller » à la télé, les Gremlins au cinéma, et les pochettes Panini des Crados chez le marchand de journaux.

 

Voilà ce qui nous est proposé en ce mois de septembre 2023 : du gros synthé fluo, du générique de film pop-corn, du saxo, du Hard Rock de stade à crinière Elsève contenue par un bandeau vintage à la Björn Borg, du riff ronflant, des chromes éblouissants.

 

… On y va quand même ?

 

Sur « Pack it Up », les guitares rugissent gentiment, grosses peluches évoluant main dans la main avec des claviers relativement datés, lorgnant parfois vers le Van Halen de « Jump ». On sent la sueur, on ressent les émotions, tout en sachant qu’on ne risque pas de se faire mordre par ce genre de gros décibels peu offensifs, car essentiellement orientés radio. La scène se déroule en extérieur, la vie est mordue à pleines dents – quoiqu’on sente comme une pointe de désenchantement, là, dans le fond… Et le héros d’arriver en haut de la colline, juste au moment où le saxo sort de sa tanière. C’est sûr, on l'a déjà vue cette scène, dans un road movie romantique sans doute, mais impossible de se rappeler lequel.

 

Mais il est temps de faire rugir le moteur : enfourchons « Animal in Your Eyes » et enfilons les kilomètres cheveux au vent, les yeux plissés, le front héroïque. Et c’est alors qu’on pensait que la radio passait un autre de ces titres Hard FM américains qu’on se rend soudain compte – tagada tagada font les guitares, tous-ensembleuh-tous-ensembleuh font les chœurs fraternels sur le refrain – qu’on a doucement glissé vers un Power Metal triomphant à la teutonne. Pretty Maids et Gamma Ray fusionnant sans faire de vague, voilà c’est ça, avec le bout de la route, tout là-bas, pour seul horizon.

 

Mais avaler le bitume, ça fatigue. Et l’on a le cœur lourd, crénom. D’ailleurs n’est-ce pas la B.O. de Top Gun, ou du Grand Bleu peut-être, que l’on entend, là derrière, sur « You'd Think That I'd be Used to it By Now » ? On marche sur des œufs, l’air nocturne semble scintiller sournoisement, plein de sous-entendus : on préfèrerait ne pas ouvrir cette lettre porteuse, sans doute, de mauvaises nouvelles… La tension est palpable, jusqu’à ce que, finalement, le cœur s’épanche. Dans de telles conditions, on n’est bien évidemment pas étonné que le saxo s’en revienne, histoire de souligner nos pulsations cardiaques d’un brillant trait cuivré.

 

Mais conclure sur une note plus positive il faut. Car le futur brille déjà, au loin. Alors cessons de pleurnicher sur nos baskets, et affrontons les lendemains, qu’ils chantent ou non. C’est la basse de « Keep Going For Me », fière et ferme comme un Jiminy Cricket de salle de sports, qui nous intime ce rappel à l’ordre vigoureux. Optimiste, redynamisé, Mike Mills affronte l’adversité avec un regain de vitalité, ses lignes de chant – secondées par des guitares décidées et des coulées de clavier revigorantes – indiquant la marche à suivre.

 

Aaaaaah, c'est qu'on en faisait de belles choses, il y a 40 ans ! Pas que, c’est vrai (vous vous rappelez du Tang, de Stéphanie de Monaco en haut du Top 50, ou de Collaro ?), mais quand même. Et on a envie de remercier Mike Mills pour ce rappel, et cette envie renouvelée de mater une fois de plus les premiers Robert Zemeckis, John McTiernan et John Carpenter. Peut-être, en effet, que Snapshots From Beacontown Spring Dance '85 ne propose pas ce que Toehider a fait de plus in-your-face. Mais il offre quatre titres vintage, intelligents et chaleureux, tels que le maestro nous en propose à intervalles réguliers. Et c’est le genre de matos qu’on n’a jamais en trop grande quantité. Alors si vous cherchez un peu de musique de fond pour accompagner vos soirées Stranger Things, vous ne vous tromperez pas en passant ces 4 titres en boucle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte :  Snapshots From Beacontown Spring Dance '85, ce sont les années Reagan, Michel Drucker & Champs-Élysées, Top Gun, les Goonies, Les Années Collège… Les 80s quoi ! Une nostalgie portée par un Hard Rock FM fini au synthé, des B.O. too much culminant sur leur solo de saxo, des chromes plein les riffs, des trémolos plein les mélodies, des néons plein la prod. C’est un album-photo pleins de beaux souvenirs – vécus ou fantasmés.

photo de Cglaume
le 23/10/2023

3 COMMENTAIRES

noideaforid

noideaforid le 24/10/2023 à 11:51:17

 et enfilons les kilomètres cheveux au vent, les yeux plissés, le front héroïque. Le bon temps... en 2023 : les kilomètres calvitie au vent, les yeux plissés dû à une cataracte le front sous un bonnet pour ne pas choper la crève.
j'aurais bien kiffer tout un album de ce genre.

cglaume

cglaume le 24/10/2023 à 18:58:42

🤣🤣🤣

Comme on est vieux, le prochain EP se la joue médiéval ! 🤘

noideaforid

noideaforid le 25/10/2023 à 12:23:59

yep! hâte de lire les références historique que tu vas proposer, y'a peut être moyen de glisser Michel Drucker !

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