Toehider - What Kind Of Creature Am I?

Chronique CD album (51:49)

chronique Toehider - What Kind Of Creature Am I?

Depuis le temps qu’on l’attendait ce 2e album! Faut dire qu’entre le mini Smash It Out!, les multiples vidéos diffusées dans le cadre de la campagne de crowd funding initiée pour financer la bête, et la mise en ligne du morceau « Whatever Makes You Feel Superior », Toehider avait réussi à nous chaud-bouillantifier à l'extrême, et du coup à nous faire placer de gros (GROS!) espoirs dans ce nouvel opus…

 

… Et on peut dire que rarement espoirs auront été mieux placés! Ah ça, c’est pas le rendement du Livret A ou du quinquennat Hollande!

 

Loin de se dégonfler aux premières écoutes, le soufflé What Kind Of Creature Am I? grossit très rapidement dans des proportions mamouthesques jusqu’à venir occuper toute la place au sein de la platine laser – qu’il ne quitte plus beaucoup depuis sa sortie. Quel album nom d’un p’tit bonhomme!

 

Mais revenons à des considérations plus descriptives (… quoique pour ma part, je me contenterais bien de tartiner des « Youpi-Youpi-Ya » jusqu’à plus soif). Si le groupe de Mike Mills a eu tendance à papillonner de-ci de-là entre les divers styles musicaux offerts à sa Muse créative (notamment sur les 12 EPs du projet 12in12), sur ce nouvel album, il laisse tout particulièrement s’exprimer la face qu’on aime le plus chez lui: son côté zébulon Queenien. Parce que sur ces 10 morceaux, crénom: ça pétille, ça badaboume, ça saute dans tous les coins, ça grenouille-qui-voulait-se-faire-plus-grosse-que-le-Devin Townsend, ça envoie du tralala euphorique à 300 km/h dans tes oreilles… C’est la foire du trône vécue sous ecsta’. C’est Queen qui fait du surf au large de la plage de Toonville. C’est grandiose, frais, ensoleillé, déconnant, over-the-top et ultra-catchy.

 

Gasp, j’avais pas dit que j’éviterai les Youpi-Youpi pour rester dans le descriptif? Enthousiasme fiévreux : 1, cglaume : 0.

 

La grosse majorité des 50 minutes de What Kind Of Creature Am I? s'inscrit donc dans le registre des morceaux les plus fous de la bande à Freddie Mercury et Brian May, mais boostés à la taurine et au gingembre. Vous vous rappelez du titre « Smash It Out » sorti il y a quelque temps? En exagérant un poil, vous pouvez vous dire qu’il donne la couleur générale de l’album. Ça fonce, ça rigole et ça développe une accroche incroyable. Sur « You And I Both Lose (But 5 Win) », l’expédition joyeuse commence sur un punk rock espiègle à haut débit doté d’un refrain hyper ample et chaleureux. Premier gros panard d’une série quasi-ininterrompue. Puis « Whatever Makes You Feel Superior » emmène le délire dans des proportions carrément hollywoodiennes, le tout culminant lors d’un épisode symphonique suivi d’une puissante floraison toute Townsendienne. Rhâââââ!

 

Déjà 11 minutes à souiller son caleçon, et on n’a pas dépassé les 2 premiers tittres! Et ce n’est pas le foisonnant « The Thing With Me » qui va faire retomber la pression. Mélange des répertoires de Queen et du Gamma Ray le plus déjanté (celui de « Money »), le morceau nous entraîne sur un manège qui s’emballe méchamment. Là on se dit qu’il est temps de calmer un peu le jeu… Et PAF, on enchaîne sur les 2 meilleures compos de l’album (vérité très contestable... Contestez donc!): le tube éponyme, aussi fou qu’enjoué, puis le « Smash It Out » précédemment évoqué, qui bourre pendant 2 minutes petites mais intenses.

 

Heureusement pour notre système nerveux, la 2e moitié de What Kind... nous permet de reprendre un peu notre souffle. Et notamment « Spoilt For Choice » dont le rock chaleureux et la nostalgie positive nous balladent sur les chemins ensoleillés des alentours de Brisbane. « Whoa » retrouve ensuite les planches de Broadway et la discographie Queenienne via de généreux bouquets de Whoa-whoa-whoa-o-o-oooo-oh à reprendre en cœur! Puis arrivent 2 poids lourds de 7 et 12 minutes et demi. Ça commence avec un « Under The Future… » blues/rock à orgue Hammond qui, sur sa 2nde moitié, se met à suivre les traces du « With A Little Help From My Friends » façon Joe Cocker. Puis « Meet The Sloth » nous emmène sur des sentiers plus ou moins épico-moyenâgeux pleins de sonorités acoustiques… Et de quelques longueurs, c’est vrai. Tiens, se pourrait-il qu'on tienne là une petite exception à l’homogène excellence de cette galette?

 

« Bon, pour finir on va sans doute avoir droit à la traditionnelle ballade grandiose qui conclut l'aventure en une apothéose feu-d’artificesque? » Tout faux Frédo: Mike Mills profite des au revoir pour nous balancer un titre dans la plus pure tradition de SYL, les growls en prime. Mais quelle mouche tsé-tsé l’a donc piqué? Ne sait-il pas que ses fans ne vont bien souvent pas au-delà des limites du prog barjot, les contrées extrême-métalliques étant bien trop dangereuses pour eux? S'en carrerait-il l'oignon? (… Bien joué Mike!)

 

Pas de conclusion à cette chro. Ou plutôt si, mais à la mode Cobra Commander: BUY OR DIE!

 

PS: avec le digipack de l'album (...et pour peu que vous ayez participé à la campagne de crowd funding?), vous aurez également droit à un CD bonus 4 titres dans la droite lignée des guitare-acoustiqueries de Not Much Of A Man. On y trouve un "What Kind of Teacher Am I?" doux et nostalgique (un peu mou en fait), une version country de "Spoilt For Choice", un "Changed Her Mind" sentant fort la "Leonard Cohen song", et un "Pass" minimaliste et à la limite du dodo. Loin d'être indispensable, ce CD est quand même un sympathique ajout à cet album exceptionnel.   

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: What Kind Of Creature Am I? est le meilleur opus de Toehider à ce jour. Imaginez la fusion de Queen et Devin Townsend au pays des Fraggle Rock, et vous aurez une petite idée de ce qui vous attend sur cette pépite de chez le professeur Nawak!

photo de Cglaume
le 05/08/2014

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