Toehider - XII in XII #06 - Children of the Sun 3: A Collection of Cartoon Theme Songs from an Alternate Timeline in Which All Cartoons Are Duck-Themed

Chronique CD album (12:41)

chronique Toehider - XII in XII #06 - Children of the Sun 3: A Collection of Cartoon Theme Songs from an Alternate Timeline in Which All Cartoons Are Duck-Themed

LE PROJET « 12 IN 12 », MILLÉSIME 2023 / 2024

 

Explications préalables : entre mai 2009 et avril 2010, sa muse ayant alors manifestement besoin de coups de pied au train pour avancer, Mike Mills – Mr Toehider – s’est lancé dans un projet fou… Celui de livrer 12 EPs en 12 mois. Parce que certains sont comme ça : ils ont besoin de se fixer des objectifs inatteignables pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Résultat des courses : pari réussi ! Et de brillante façon qui plus est (vérifiez donc ici et ) ! Et comme ce genre d’expérience est de celles dont on ressort en se disant « Plus jamais ça ! », Mike n’a pas pu s’empêcher : il a fallu qu’il recommence ! Dès le 23 février 2023 pour ceux qui suivent le groupe sur Patreon. Et à partir de début août pour les autres.

 

MOIS 6 : CARTOON-HIDER !

D’autres s’étaient peut-être déjà livrés à de telles réinterprétations auparavant (si jamais, partagez vos liens dans les commentaires)... N’empêche : quand Mike Mills a décidé, en 2009 tout d'abord (sur l’EP Children of the Sun), puis en 2012 (sur l’EP Children of the Sun 2) de reprendre à sa sauce des génériques de dessins animés de la génération X, ce fut avec le talent et le sourire en coin qu’on lui connait. Et comme on pouvait s’y attendre, on a été franchement emballé par le résultat.

 

Le premier de ces 2 EP – Children of the Sun, donc – ayant été chargé de démarrer le projet “12 in 12” cuvée 2009-2010 (… bien qu’il ait été remplacé par l’EP Toehider sur la compilation The First Six, sans doute pour des questions de droits), il n’était pas aberrant de continuer à exploiter ce filon pour la session 2023-2024. D’où cet épisode 3, qui s’inscrit dans la suite numérique de ses aînés, en bougeant toutefois un peu les lignes.

Parce que cette fois, en plus des habituels génériques de début, on nous livre (presque-) systématiquement celui de fin des dessins animés abordés.

Mais aussi parce que la piste 8 constitue une entorse à la thématique, celle-ci étant un générique de jeu vidéo et non de cartoon de nos années BN.

Mais surtout parce que, ainsi que l’indique le long titre de l’EP, les dessins animés dont il est question sont imaginaires. Ou plutôt ceux-ci existent bien, mais dans une dimension parallèle. Au sein de laquelle les animés ont forcément pour thèmes et/ou héros des canards.

 

« N’importe quoi ! », dites-vous ?

Effectivement.

Le projet n’en est que plus fou, et donc plus beau.

 

Maintenant soyons honnête : il y a à boire et à manger sur cet EP. Et l'on en profitera pour sortir du schéma bateau de la chronique track-by-track en vous exposant successivement le Yin, puis le Yang schizophrénant ces douze minutes toehideriennes (... pourquoi ne pas se tailler sur mesure les verbes transitifs du 1er groupe qui vont bien après tout ?).

 

Côté Yin, on jubile sur la doublette « Truck the Duck », qui accompagne les exploits d’un canard vendeur de glace se transformant en super-héros quand il s'envoie du sorbet aux petits pois (… sur un scénario original de Salty, l’homme crayonnant les pochettes de Toehider). L’exploit consiste ici – sur la première piste, du moins – à créer un générique tellement crédible que l’univers visuel de ce cartoon imaginaire défile naturellement derrière nos paupières. Le côté joyeux et synthétique, les voix multiples, les bruitages onomatopéiques, le passage « action time » à 1:03 : tout est parfaitement à sa place. Ne manque que le déluge de couleurs et la cape de Zuper Duck. À l’autre extrémité de l’épisode – autrement dit, sur la piste 2 – l’instrumental conclusif s’avère lui aussi parfaitement taillé dans l’esprit des 80s avec ses guitares funky et ses néons suintant l’atmosphère de ces années où l’on ne jurait que par Ghostbusters et Prince. Côté Yin toujours, « Quackbeard ! » nous conte les aventures d’un pirate d’eau de mare (… le titre est un jeu de mot évoquant Barbe Noire). Proposant un Pirate Rock joyeux à la mode celtique, le titre donne envie d’aller boire un shot de rhum avec le Capitaine Crochet. On apprécie également la petite musique de fin de la piste 4, même si l’électrisation qui intervient à mi-chemin est assez peu compatible avec le decrescendo graduel que l’on attend d’un tel exercice…

 

C’est donc la face B qui correspond au Yang en question. On n’évitera donc finalement pas le track-by-track…

Damned.

 

Honnêtement, si la chose est amusante lors de la première écoute (quoique je ne saisisse par le clin d’œil qui y est forcément effectué), la doublette « Dr. Mallard : Celebrity Quack » s’avère avoir une durée de vie très limitée. Parce que le générique de fin n’est rien d’autre que le générique de début en version purement instrumentale. Et parce que le fameux générique de début n’est qu’une courte fantaisie Jazz & Swing & Lounge qui claque des doigts avec un peu trop de flegme et trop peu d’énergie. Et ce n’est pas le blah blah du héros – qui, en gros, présente ses états de service sans passion durant 30 secondes – qui risque d’injecter un peu de peps dans tout cela. « For Those That Are Invested in the Ongoings at the Pond » arrive ensuite comme un cheveu sur la soupe. En effet, cette piste lugubre abrite une menace larvée qui monte crescendo, ce qui est assez peu raccord avec l’idée qu’on a généralement de l’accompagnement musical servi avec un animé (d’ailleurs Mike Mills indique que ce dernier n’a duré que quelques épisodes avant d’être annulé, car jugé trop bizarre et dérangeant – sacré lui !). Quant à « Uncle Aqua (16bit videogame music) », comme son nom l’indique il s’agit d’une version chiptune du premier morceau de Quit Forever?, transformé pour l’occasion en déluge de pixels sonores. Et j’avoue que l’exercice me laisse froid. Même si le découpage proposé en conséquence sur Bandcamp est carrément marrant :

0:00 - Startup Sound

0:04 - Main Menu

0:41 - Level 1

3:21 - Level Clear

 

Pari à moitié réussi, donc, pour ces huit courtes pistes.

Mais il s’agit plus d’une affaire de goûts qu’un jugement sur le fond. Alors, que vous les préfériez confits, laqués ou à l'orange, essayez donc les canards de ce fantasque tome 6 : vous trouverez forcément chaussures à vos pieds palmés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte : peut-être, après tout, qu’il existe une dimension parallèle où les dessins animés ont systématiquement des canards pour héros. Et en ce lieu improbable, il leur faudrait comme ici de quoi dynamiser musicalement leurs génériques de début et de fin. Grand seigneur, Toehider s’est chargé d’une partie d’entre eux, bien que la tâche soit d’autant plus fastidieuse que le format doive rester très court, et qu’il n’y ait pas de support visuel sur lequel se baser pour développer ces pétillantes mélodies. Inconstants, les Australiens ne s’en sortent tout de même pas trop mal – à défaut d’être vraiment impressionnants.

photo de Cglaume
le 19/03/2024

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