Melvins - Alive At The Fucker Club Australia

Chronique Maxi-cd / EP (21:41)

chronique Melvins - Alive At The Fucker Club Australia

CANADA BUZZ HAS A WAY TO SEE THROUGH MY EYES


Pour une vraie-fausse discographie des MELVINS. - Chapitre 18 -

Pour comprendre le pourquoi de la démarche boiteuse, se référer à l'introduction du chapitre 1...

 

Si vous tapez « Ned Kelly » sur votre moteur de recherche de mes deux fesses, vous apprendrez qu'il s'agissait d'un célèbre hors-la-loi australien. Il avait la classe ultime car il s'était fait faire une cuirasse de métal pour parer les balles ! Et en plus de cela, il est devenu un symbole de la révolte des opprimés. En outre, son heaume dissimulait une barbe prodigieuse que j'envie et une coupe de cheveux psychobilly du meilleur effet. La classe, je vous dis.
Si je vous parle de ce Ned Kelly, c'est uniquement à cause du travail d'art réalisé pour cet EP live moyennement intéressant des Melvins. Au delà de sa portée historique pédagogique, il vous en apprendra sur la géographie de la fabuleuse et mythique terre de Tasmanie et vous déclenchera même quelques frissons délicieusement érotiques. Mais pour cela, il faudrait que vous ayez le livret sous les yeux...

Ce n'est pourtant pas le seul intérêt du disque, car on y trouve dès la première piste une version phagocytante de « Boris » (amputée de son final schizo), morceau vaudou dévastateur, d'une lourdeur rare, qui vous oppresse tel un pauvre citron, pour ensuite vous jeter comme une enveloppe vide sur le sol de votre cloaque (ça c'est vraiment pas original comme image, je sais). Grand moment.
La sensation de VOLUME (qui a vu les Melvins dans une salle en vraie vérité sait de quoi je parle) est assez bien retranscrite : batterie écrasante, chaos, phasing involontaire (?) et fréquences qui se bouffent la gueule. La basse joue dans l'intro une sorte de Drononoise tout à fait monstrueuse.
Si vous étiez sobres, vous ne l'êtes plus. Santé.

Sinon, le reste du disque n'est pas toujours génial, la faute surtout à un son qui se détériore petit à petit, laissant un goût de vieil enregistrement pirate qui ne rend plus justice à la cohue transpirante des concerts melvinsiens.

Buzzo raconte une blague au début de « It's Shoved » mais je n'entends pas la chute, si chute il y eut. L'intro est détournée vers une fameuse fumée pourpre et c'est un tube qui passe toujours bien.
Dale chante les parties de trombone de « Bar-X-The-Rocking M » à la bouche, ils reprennent comme des cons LE riff de ce titre bafoué par moult groupes piteux, « Smoke On The Water », avant un « Antitoxidote » au son pourri capté depuis le bar avec un enregistreur mini-disque qui sur-sature.
Bonne version de « The Bloat », sans bottleneck mais avec râles de bêtes, titre à la fois classieux et bouseux, c'est un exploit, suivi d'une version erratique ou euh... rêveuse de « Lizzy ». Où presque tout le monde s'en fout et cause pendant le morceau.
« Mombius Hibachi » clôt l'affaire de belle manière surexcitée, joué bien plus vite que sa version studio.

Eh oui, c'est déjà fini.

Les Melvins ont une étrange tendance à sortir des live qui ne sont pourtant pas leurs meilleurs moments scéniques (ça vaut aussi pour le petit dernier « Sugar Daddy »). Alors que les pirates et les vidéos de bonne qualité pullulent... Matez donc par exemple la vidéo du Hellfest 2011 et vous comprendrez ce que je veux dire.
Mais ce live au Club Du Connard a au moins l'avantage de ne pas être un de ces faux disques-concerts retouchés et désinfectés que les groupes majorisés au grand melon s'empressent de sortir « pour faire vrai, tu vois ». Peut-être ne s'agit-il que d'un genre de souvenir pour le groupe, reste à savoir s'il est bon ou mauvais. Car non, désolé, c'est triste mais le « Fucker Club » n'existe pas, les enregistrements ont été collectés dans divers lieux lors de cette tournée australienne pavée de coyotes écrasés (mais la page wiki-PD me dit que je dis des conneries : « Recorded live August 23, 1997 at the Corner Hotel in Richmond, Melbourne, Australia. Qui allez-vous croire ?). Hommage à la connerie des gens rencontrés, aux tenanciers véreux, au public bas du front et à une tournée-fiasco de plus en cette fin des années 90?
« C'est la vie. », dirait Ned Kelly.
Pendant ce temps, les animaux écrasés sur le bitume fumant iront au ciel, auréolés de sainteté, dans une lueur diaphane. La route tue.

photo de El Gep
le 04/09/2011

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