Melvins + The Jon Spencer blues explosion - Black Betty Split 7''

Chronique Vinyle 7" (04:25)

chronique Melvins + The Jon Spencer blues explosion - Black Betty Split 7''

CANADA BUZZ HAS A WAY TO SEE THROUGH MY EYES

Pour une vraie-fausse discographie des MELVINS - Chapitre 45 -

Suite des mini-chroniques autoritaires de sorties Melvinsiennes spéciales/formats courts, etc.

Hé les enfants, vous aurez compris que les Melvins, j'aime ça. Ben sachez que j’aime au moins autant The Jon Spencer Blues Explosion. Si, si, j'vous jure. Rajoutez à ça Jimi Hendrix, du Blues (tiens, tiens...) et du Black Metal et vous serez pas loin de pouvoir lire dans les grandes lignes de mes goûts aberrants. (En même temps, pour ce que vous en avez à cirer...)
Alors quand j'ai appris la nouvelle, au beau milieu de l'année dernière, selon quoi les deux groupes sortaient un 45 tours partagé, j'ai crié. Fort.
Je me suis un peu calmé lorsque j'ai compris qu'il s'agissait d'un petit jeu de vilains: chacun reprend "Black Betty" à son compte et ciao les enfants.

"Black Betty", putain ! Avouez que ça avait de quoi faire peur. Humpf, l'overdose de Ram Jam nous ferait presque oublier qu'il s'agit d'un chant traditionnel de taulard/travailleur pas toujours volontaire, immortalisé dans le monde du commerce par le grand Leadbelly. A capella, s'il vous plaît. Quand je pense qu'il y en a des milliers pour croire que "Where did you sleep last night" est un morceau de Kurt Cobain ! Triste monde... Suicidez-vous, faites de la place, de l'air, bordeeeeel !
Bon, OK, les reprises ici incrustées sur le vinyle sont finalement assez proches de la version Rock de Ram Jam (ou de quelques autres)...

Sauf que The Jon Spencer Blues Explosion le fait avec une très grande classe, comme à son habitude. Un groove indécent, un son crado absolument parfait dans le genre crade de qualité, et le chant de crooner Presley sous amphét' du beau Jon pour un Rock stonien plus grand que nature.
Des chœurs vaudous font leur apparition furtive vers 01:40 avec quelques doubles croches piquant le cul du "Kiss" de so-called sexy muthafucka Prince et un solo de gratte qui part dans les décors. La fin sera toujours funky... et bordélique.
Et voilà une leçon de générosité, les jeunes.
Très très cool reprise pour un très très grand groupe, totalement à l'aise dans ce genre d'exercice. Mais est-ce vraiment une surprise quand on connaît le caractère connards passéistes des JSBX ? C'était assurément un morceau taillé pour eux.

Si bien que la version des Melvins pâtit un peu de la comparaison.
Certes, nos chouchous (ah bon, pas vous?!) se la mettent à la sauce métallique, faisant presque passer la vieille scie pour une de leurs compositions, tant l'intro est du pur Melvins millésimes 2006 à 2012.
En effet, on reconnaîtra les amusements de la double batterie miroir, la voix éraillée de nounours Warren, les riffs costauds et sadiques de Buzz. On est en territoire connu. Sinon, niveau réinterprétation du titre, tous les repères sont bien là également, c'est bien le même morceau, immédiatement reconnaissable et c'est vraiment dommage qu'il n'y ait que ça sur ce split.
M'enfin, un 7'' The Jon Spencer Blues Explosion/Melvins et y'a qu'un seul morceau dessus ! Argh ! Nous voilà tantalisés jusqu'au trognon !

Au delà de ça, OK, y'a pas tromperie sur la marchandise, on connaissait les règles du jeu dès le départ.
Mais si jeu il y a, pourquoi ne pas avoir biaisé le tir, biseauté les dés, rainuré les cartes ? Ou du moins, pourquoi ne pas l'avoir fait davantage ?
Parce que les loulous font exactement comme ils veulent, c'est vrai, et qu'ils n'ont aucune règle à suivre, même pas celles de leurs folies respectives.
La version des Melvins est plus concise (une petite minute et quarante-six secondes, tristesse...) et certainement plus... euh, merde !, je le dis ce mot tout moche : « anecdotique » que celle des Blues Explosion.

Au final, il s'agit d'un tout petit vinyle dans sa durée, amusant et sympathique, bien joué et plutôt classieux, mais qui manque d'un peu de surprise ou de conviction pour la face Melvins.
Hum. Voilà une conclusion nette et sans bavure, presque digne d'un chroniqueur, un vrai.
Au secours !

photo de El Gep
le 15/11/2012

2 COMMENTAIRES

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 16/11/2012 à 09:55:10

Jon Spencer et Prince, wouaip faudrait entendre ça ...ça peut le faire

el gep

el gep le 16/11/2012 à 16:44:19

Mouais, enfin, méfie-toi de mon name-dropping facétieux, hein. La reprise est très bonne quoiqu'il en soit.

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